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Dessiner en conditions difficiles, quel matériel?

Généralement, quand on dessine en extérieur, on choisit son matériel, sa journée, sa destination, ses sujets, un peu à l’avance. On annule même si les conditions sont trop hasardeuses… Cependant, si cela arrive, soit on est un peu fou ou opiniâtre, soit on est surpris ou pris en otage par les circonstances. Comment limiter les dégâts? Voici quelques astuces:

Qu’appelle-t-on des conditions difficiles?

On peut appeler circonstances difficiles la pluie, l’obscurité, le vent, le froid, le soleil, le mouvement… Pour chaque difficulté, le mieux est d’anticiper, car généralement, on choisit plutôt le confort, quand on a le choix. Il y a donc quelques astuces pour y faire face du mieux possible in situ.

La pluie

Contre la pluie, si on dessine à l’aquarelle… il faut sérieusement ruser : Au Portugal, avec Alain Marc, nous avons eu souvent de la pluie, c’est assez rare au printemps. Or, nous étions en voyage de peintres, on était là pour peindre, pas moyen d’y couper! Donc on a rusé : certains ont dessiné sous leur parapluie (tenu par un assistant, ou calé avec des pierres), mais ça s’envole et ça cache le paysage. En général il faut choisir : mettre à l’abri l’aquarelle ou le peintre. Donc le peintre finit plus mouillé que le papier!

Nous avons aussi trouvé des abris, des recoins.

L’autre solution est de changer de médium : j’aime beaucoup dessiner au stylo bille, or son encre est indélébile, c’est tout indiqué en cas d’ambiance humide ; ou les feutres (hum, on voit les gouttes, mais ça fait partie du voyage), les crayons de couleur ou de cire… C’est le papier qui souffre le plus, il faut être délicat, puis faire sécher sous un poids quand c’est possible. Et accepter le gondolement.

Le froid

Contre le froid, un petit tapis isolant sous les fesses (trouvé au rayon camping d’un très célèbre magasin de sport), c’est radical ; ça marche aussi pour un banc chauffé à blanc par les ardeurs du soleil.

Les mitaines sont d’un grand secours : j’en ai une paire en laine qui monte jusqu’à mi-avant-bras, super chaude, qui a rencontré des mites voraces mais que je n’arrive pas à remplacer tellement elles sont légères et réconfortantes.

Se couvrir la tête est fondamental : un bonnet douillet qui couvre les oreilles, une cagoule, même et aussi un tour de cou qui repousse les courants d’air et les torticolis, des chaussettes en laine et des chaussures bien isolantes… Quand on dessine dehors, on est immobile, donc il faut se couvrir davantage que quand on se déplace.

Un petit peu d’alcool dans l’eau des pinceaux (pas celle du peintre, quoi que…) empêche le gel sur le papier ou dans le réservoir.

Le vent

Pour commencer, selon la saison se prémunir du vent avec un vêtement imperméable comme pour la pluie ou le froid, et un bon foulard, une belle écharpe ; le vent refroidit très vite les extrémités, donc gants ou mitaines et couvre-chef.

Pour le papier, élastiques larges qui prennent toute la hauteur de page pour ne pas couper les feuilles du carnet et pinces assez larges ou nombreuses et solides.

Pour les outils, éviter les crayons à section ronde qui roulent trop facilement, et les stocker dans un plumier, un creux ou posés sur un chiffon, (accrocher le chiffon avec une pierre ou un crochet), cela empêche le vent de les pousser dans le ravin ou la neige… (ça sent le vécu, non? )

Le soleil

Au Portugal en plein soleil

Le soleil fait sécher très vite l’aquarelle : un petit vaporisateur pour humidifier généreusement la palette et avoir des couleurs crémeuses peut s’avérer un allier précieux, on peut même vaporiser l’arrière du papier si la configuration s’y prête.

Le soleil éclaire violemment la feuille et accentue les contrastes, on a tendance à gouacher davantage et à perdre la transparence de l’aquarelle. L’idéal est de ne pas avoir à peindre aux heures les plus chaudes : on risque moins d’attraper un coup de soleil ou un coup de chaleur, pas besoin de parasol ni de chapeau (il faut avoir la même lumière sur son papier et sur ses yeux quand on peint), la lumière zénithale est moins belle ; tout bénéf’ de faire les visites au frais et à l’ombre entre 10h et 17h! et les dessins qui vont avec.

Le mouvement

Je dessine debout

Quand il y a du mouvement autour de soi, ou quand on est soi-même en mouvement, on pourrait penser qu’il est impossible de peindre. Or, j’ai déjà peint en voiture, en train, en bateau et même en marchant (dans une manifestation, en défilant lentement…) appuyée sur mon sac à dos porté sur le ventre, en guise de pupitre. Et franchement, c’était plutôt plaisant. Il vaut mieux cependant lâcher prise sur la perfection du trait et se dire que la priorité est la vérité du témoignage. Peindre au milieu de la musique fait danser le pinceau, j’imagine que peindre au milieu d’une manifestation violente, ou même des bombardements comme certains poilus, est une autre expérience, bien différente.

L’obscurité

les Swing Bones avec Nicolas Gardel, Chapelle de Mussonville, Bègles, le 19 juin 2021

On ne peut pas vraiment peindre dans le noir d’après nature… ou alors, on fait du sous Soulage. Mais on peut avoir à peindre dans la pénombre plus ou moins épaisse : notamment en spectacle. J’ai dû renoncer à dessiner des ballets à cause du noir trop profond, mais dernièrement, j’ai renoué avec les dessins de musiciens en concert. La difficulté était de reconnaître mes couleurs ; une palette restreinte, maitrisée, et bien connue est alors nécessaire. Pour cette situation, aimant assez utiliser des papiers de couleur (mi-teinte Canson), j’ai opté pour les néo color II de Carand’ache (marque suisse) et un pinceau à réservoir d’eau. Pour le trait, un stylo dont l’encre ne se dilue pas (bille ou encre de Chine). Mais on a toujours la surprise au réveil à la lumière du jour… Voici les rares fois où je m’autorise à reprendre quelques détails a posteriori.

croquis de musiciens, trombone
roller noir, stylo bille, neocolor II

Le matériel

Pour la pluie et le froid :

  • coupe-vent, vêtement imperméable
  • couvre-chef
  • cache-col
  • gants
  • parapluie ou bâche avec attaches
  • un sac plastique au minimum pour s’asseoir sur le mouillé ou un siège léger ou un tapis isolant
  • élastiques larges et pinces

Pour le soleil

  • de l’eau pour le peintre et pour la peinture
  • un vaporisateur (pour le peintre et pour la peinture, voire le papier)
  • un chapeau, casquette à large visière,
  • parasol

Pour l’obscurité et le mouvement

  • une tablette rigide (Stablo, le top du top, la roll’s fabriquée en France à partir de chutes de bois de l’industrie)
  • Une lampe de musicien ou pour éclairer les tableaux dans les expositions (rechargeable , à leds) ou lampe frontale
  • plutôt des crayons (aquarellables si on veut et leur pinceau à réservoir), peu, bien rangés toujours à la même place pour éviter de se tromper de couleur ou une micro palette

Dans tous les cas

  • Un carnet ou des feuilles sur une tablette rigide
  • une palette d’aquarelle adaptée au sujet, à la région ou des néocolor II ou des crayons ou feutres aquarellables
  • un stylo bille
  • un feutre à encre indélébile (encre de Chine) ou au contraire, un stylo plume à encre diluable, pour faire de beaux monochromes
  • un ou des pinceaux (réservoirs ou classiques ou de voyage
  • un pot à eau et une réserve d’eau
  • un chiffon pour le papier
  • un chiffon pour le pinceau ou une manchette (soquette coupée, bracelet de tennis…) ou éponge, gant de toilette…
  • un siège, un sac plastique, une bâche, un tapis isolant…
    • facultatif : un crayon à papier et une gomme
    • de la colle et des ciseaux
    • des tampons et leur coussin d’encre
    • des crayons de couleur
    • de quoi prendre des empreintes : papier fin type imprimante et craies grasses type enfant
    • et un stylo qui n’écrit plus pour graver le papier ou la craie
    • blanc : gouache ou acrylique, feutre ou roller
    • le casse-croûte
    • un carnet de notes, un plan, un appareil photo, des jumelles, la tente, le réchaud, le vélo, la maison et le chien…

Pour conclure

Quand on peint in situ d’après nature les circonstances difficiles sont variées, pas toujours prévisibles, mais des pinces supplémentaires et des élastiques, un sac plastique et une tenue adaptée à la météo, ce n’est pas un gros poids à transporter. On n’aura pas tous l’occasion de peindre en spéléologie ou en parapente comme Alain Marc…

Pour information, je n’ai aucun intérêt financier ou commercial à recommander tel ou tel produit et je me réserve le droit de donner un avis favorable comme défavorable aux produits que j’utilise réellement.

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1 commentaire

  1. […] un minimum d’anticipation pour peindre dans des conditions inhabituelles, ça me connaît (voir cet article) mais moins qu’Alain Marc qui peint dans des circonstances autrement plus rocambolesques (en […]

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