tempête de sable rend aveugle
Matériel Réflexions autour de l'art

Créativité, le trou noir : comment en sortir?

Mon problème :

Pendant le confinement de 2020, j’ai beaucoup dessiné, non pas à cause de cette réclusion imposée, mais parce que courant janvier, j’avais décidé de dessiner chaque jour, même seulement 5-10 minutes, même juste en noir et blanc.

J’ai pris plaisir pendant ce confinement à transformer mon temps de trajet pour aller au travail en temps d’observation de mon quotidien, un crayon à la maison. Puis, je me suis lassée…

Cela devenait comme une « obligation » de dessiner. Je n’avais plus de plaisir. Pourtant quelquechose en moi voulait naître, exister, poussait pour sortir, me faisait souffrir ne ne pas s’exprimer.

Mais quoi? Comment?

La réponse à la première question est vite apparue : La créativité

Mais la deuxième…

La créativité : chez les autres

Il y a mille sortes de créativités : cuisiner avec ce qu’on a dans le frigo, le garde-manger et le placard, inventer des mondes, trouver une solution pour réparer un objet, un vêtement, prendre un nouveau chemin pour aller travailler…

J’ai décidé de placer mon année professionnelle sous le signe de la créativité : cela a été merveilleux!

Je suis professeure de lettres en collège : j’ai fait écrire à mes élèves de courts textes divers et variés quasiment chaque jour. J’ai parfois fait l’exercice moi-même.

C’était formidable de les voir rire en eux-mêmes en écrivant, touchant de les voir déçus parce que le sujet ne leur plaisait pas ce jour-là…Pendant les deux semaines d’école à la maison de 2021, bien sûr, j’ai continué à donner des sujets et bien entendu, je leur ai demandé de tenir un journal de leurs émotions. Les échanges par mail, personnalisés, m’ont donné du baume au cœur : quand la maman d’un élève discret m’a écrit son plaisir à voir l’impatience du jeune garçon à découvrir les sujets d’écriture de la semaine et son plaisir à écrire, lui qui n’aimait vraiment pas ça. C’est le genre de chose que je n’avais/n’aurais jamais remarqué en classe chez cet élève pudique, qui ne montrait pas son enthousiasme. Merci à cette maman pour le cadeau.

Bref, j’ai mis en place des stratégies pour développer la créativité des autres, mais la mienne boudait au fond de moi, refusant de se montrer.

Mes tentatives

J’ai bien entendu hanté le Net, les Instagram et les Facebook… Mais bien peu d’envie de reprendre mes pinceaux.

J’ai fait quelques ateliers en direct avec @Géraldine la Sardine, acheté des formations et des ateliers, entrepris un visioatelier avec Alain Marc, entrepris un art journal avec L’Âme du fait-main, essayé le tarot créatif, tenté de lire Libérez votre créativité de Julia Cameron et son programme de 12 semaines, adoré Le courage d’être créatif de Doreen Virtue…

J’ai souvent retrouvé du plaisir à ces techniques de mixed media que je ne pratique plus très souvent. Je sentais bien que le carnet ne m’apportait plus assez et m’ennuyait.

Mais quel chantier après! C’est par facilité que depuis que je suis maman, je prends de préférence mon carnet, mes aquarelles et que je dessine en dehors de chez moi.

J’ai un peu retrouvé l’envie et repris du plaisir, mais je sens que c’est fragile.

Lire des livres, regarder des vidéos, c’est bien, mais désormais, j’ai besoin de FAIRE.

Mes solutions :

Je vais me caler une séance pendant le cours de musique du lundi de Mlle Poulette. Réduire un peu mon matériel, utiliser mon art journal où j’ai préparé pas mal de fonds et tout de suite, ça donne de l’allure ; ou parfois, un carnet de croquis tout simple avec un papier qui supporte l’aquarelle (ou pas), prévoir de tester la gouache sur papier coloré…

Bref, me simplifier la vie pour voir la lumière, et me concentrer sur le plaisir de FAIRE sans me mettre la pression du RÉSULTAT.

Pistes à explorer pour exercer ma créativité visuelle :

  • définir un moment dédié à la créativité
  • prévoir une petite boite de matériel pour les jours sans ou suivre l’envie du moment
  • saisir les opportunités (un carnet et un stylo, un temps d’attente et hop!)
  • Avoir un dé ou des cartes (avec consigne ou idée) pour pallier le manque d’inspiration certains jours
  • Avoir des fonds déjà préparés (et faire ses fonds, c’est déjà très créatif, très satisfaisant).
  • ne pas s’obliger au carnet chronologique, mais choisir la page et le thème qui correspond à l’ENVIE du jour, pas de programme.
  • prendre une page au hasard dans le carnet
  • Accepter de s’arrêter trop tôt ou de rater, de continuer une page vieille de 6 mois…
  • expérimenter
  • tenter le lettrage si c’est plus simple ce jour-là
  • essayer de nouvelles techniques, de nouveaux media, de nouveaux supports
  • voir plutôt petit (en surface) pour ne pas se décourager, modeste (en objectif).
  • se trouver des copines disponibles en même temps
  • mettre une musique entrainante
  • prévoir un petit rituel pour démarre (bof, j’ai du mal avec ça…)

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2 commentaires

  1. […] Facilitateurs (j’en parle déjà dans cet article) […]

  2. Oui, je crois que c’est la bonne solution que tu adoptes là, prise sur une analyse objective concernant tes aspirations et contraintes ! En fait, chacun adapte en fonction des éléments qui le concernent, mais ton exemple est d’autant plus intéressant, qu’il peut être appliqué par tout le monde !

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