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Apprends comment entretenir ta créativité ?

Je me suis émerveillée devant ma fille (qui s’ennuyait à table pendant que le repas terminait de cuire) et qui a inventé sur son assiette une grille de morpion avec ses couverts… « Tu joues avec moi, maman? »

Je m’aperçois que ce thème m’a toujours intéressée en relisant un des articles de mon ancien blog (et je n’étais pas encore maman). Les enfants sont des maîtres en la matière.

Un morpion dans une assiette ?

Définition(s)

Voici les 3 grands sens trouvés sur Wikipédia

  • « Acte de créer quelque chose de nouveau,
  • Capacité à trouver des solutions originales,
  • Volonté de modifier ou de transformer le monde. »

On remarquera que l’article de départ est totalement différent de celui disponible aujourd’hui… (voir l’introduction de mon ancien article)

Sa définition change assez peu sur le fond, elle s’élargit juste encore un peu plus.

Pour moi, la créativité est la capacité à rebondir avec joie sur une situation en inventant une solution innovante. La créativité est fondamentale pour notre survie : elle nous permet de nous adapter aux circonstances les plus rocambolesques que la vie nous propose.

Un fond « lâcher prise »

La créativité a besoin d’un écosystème pour jaillir : considérez-le comme un petit nid herbes sèches sans lequel on ne pourrait pas faire prendre une étincelle. Et même une étincelle a besoin d’un point de départ.

La joie, l’excitation sont fondamentales, je crois, ainsi que l’autosatisfaction dans la création . Si on voit le problème comme une contrainte négative, je ne suis pas sûre que cela relève de la créativité, c’est juste de la résolution de problème… Je me souviens de mon effarement et de mon excitation devant les contraintes littéraires inventées par l’OU.LI.PO

Obstacles à la créativité

  • perfectionnisme: pensez que tu dois réussir du premier coup (Allons voir les brouillons de Zola ou de Balzac : le travail est une succession d’essais, de repentirs, de re-commencements)
  • rigidité psychique (la nôtre ou celle de notre environnement)
  • certaines contraintes qui nous paralysent
  • la répétition des situations qui suscitent la colère ou l’ennui
  • une vision négative du problème à résoudre, au lieu de le voir comme un défi.
  • le censeur intérieur
  • tes pensées limitantes : « la créativité, c’est pour les gens manuels, pas pour moi », « je suis trop maladroit », « seuls les génies sont créatifs »

Facilitateurs (j’en parle déjà dans cet article)

  • lâcher-prise sur les conventions
  • lâcher-prise sur le résultat
  • se focaliser sur le processus
  • agir pour faire taire la voix du censeur intérieur
  • l’ennui (Eh oui!)
  • l’urgence
  • certaines contraintes qui nous poussent hors de notre zone de confort
  • la curiosité
  • la culture (aussi variée que possible)
  • l’expérience et la connaissance de domaines, la répétition de gestes ou de processus
  • la capacité à faire des rapprochements (des analogies)
  • un point de départ (la créativité à partir de rien, c’est une page blanche, cela crée de l’angoisse, donc pas d’étincelle)
  • un lieu, une boîte à outils et un moment dédié à l’exercice de sa créativité (que ce soit dans votre cuisine pour réaliser un plat sans l’ingrédient X) ; ou un rituel qui vous apaise et colore un moment pour soi. Je ne suis pas fan des rituels artificiels, par contre, associer une nouvelle activité à une autre bien ancrée, ça marche pour moi. Elle bénéficie du « rituel » de l’habitude la plus ancienne.

Processus créatifS

  • alternance répétition/variation : on fait la même chose mais pas tout à fait pareil : cela évite la lassitude et permet le délestage cognitif pour se consacrer entièrement aux nouvelles habiletés nécessaires tout en s’appuyant sur des savoir-faire solides.
  • détournement d’objet, d’idée : analogie
  • Nouveauté/acquis de longue date : la confrontation est fructueuse.
  • agir au lieu de penser (facile à dire!) : se mettre à « faire » au lieu de réfléchir à ce qu’on va faire : Nathalie Sarraute commençait sa journée d’écriture par des phrases du genre « il faut que j’écrive, aujourd’hui, je vais écrire le chapitre où X va… » et parfois sur plusieurs pages avant de commencer le travail réel : cela fonctionne à la fois comme un échauffement, et à la fois comme un repoussoir de l’angoisse de la page blanche ou de la panne. Pourtant, c’est déjà de la création !
  • s’autoriser des redites, des suppressions, des déplacements, des effacements… Allons voir les brouillons des auteurs comme Balzac ou Zola (Hélas, avec l’aire du numérique, ces différents états des œuvres littéraires vont disparaître de nos objets d’étude…) ou bien les ébauches des danseuses de Degas
  • travailler par séries : le premier est « ainsi », sur le deuxième, on améliore ceci, dans le troisième, on améliore un détail… et pendant ce temps, on crée…
  • accepter la beauté de l’inachevé : pensez aux statues de Rodin ou de Michel-Angelo qui comprennent des blocs entiers bruts, comme laissés inachevés (non finito). C’est une question de culture : en Asie, un cercle non terminé ne sera jamais « corrigé » par quelqu’un, le sentiment de l’impermanence de ce monde fait partie de la culture
  • faire du neuf avec du vieux, le Kintsuki où l’art de panser ses blessures en beauté.

Bénéfices

  • trouver une solution sur mesure à mon problème
  • pour la société, une adaptation constante et au plus juste à l’environnement
  • estime de soi, fierté de SA solution unique et sur-mesure
  • joie pour soi
  • reconnaissance de l’entourage pour la résolution du problème (bof, pas si courant que cela… Ils trouvent cela normal ou bien ils ne sont pas au courant ; à vous de « vendre » vos réussites, de les faire connaître et vous en réjouir, de vous en montrer fièr(e)…)
  • mieux se connaitre et reconnaître ses qualités et sa propre valeur juste en prenant conscience de nos éclairs de créativité (ou de génie, car au fond, est-ce si différent? le « génie » est étymologiquement ce qui constitue notre patrimoine génétique unique)

Dangers (quoi! la créativité serait un danger?)

Créer pour moi, c’est…
  • L’épuisement si nous ne ressourçons pas, si nous sommes en constante adaptation au monde qui nous entoure. La résilience est une forme de créativité : se recréer, mais cela a un coût énergétique, physique, psychologique.
  • La lassitude et un sentiment d’échec si ce sont toujours les mêmes problèmes qui se présentent : on finit par trouver toujours les mêmes solutions et ne plus jouir de l’excitation de la nouveauté.
  • y prendre goût!

Tu joues avec moi, Maman?

Mademoiselle Poulette

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