Le projet
J’ai commencé par acheter du papier noir, puis par chercher des outils qui pourraient correspondre à mes besoins…. il y a plusieurs années.
On la connaît tous l’astuce : acheter des fournitures, cela permet de repousser le moment où il va falloir passer à l’action ! Et aujourd’hui, il y a plus de choix ! Donc plus d’excuses ?
Bref, à un moment donné, il faut se jeter à l’eau ! Cela fait un bon moment que j’envisage d’explorer les Rooftops de Bordeaux, notamment pour y dessiner.
Pour ceux qui l’ ignorent, un Rooftop est une terrasse d’immeuble aménagée en bar ou un restaurant, avec une vue panoramique quoi.
Voici donc ma première expérience : j’ai opté pour un restaurant et profité d’un anniversaire pour réserver. Je vous passe le délicieux repas que nous y avons pris, ce n’est pas le sujet de cet article !
En réalité, il faisait beaucoup trop chaud pour dîner sur la terrasse. C’est l’inconvénient d’une exposition sud-ouest, en effet nous étions sur la rive droite de la Garonne pour pouvoir voir le croissant de Bordeaux face à nous.
Plaisirs et inconvénients de la peinture nocturne in situ
Les avantages de dessiner dehors de nuit
- Il fait moins chaud (l’été, car l’hiver, la température est un inconvénient)
- Souvent moins de vent
- L’ambiance est magique (ne pas se mettre la pression pour la restituer)
- On redécouvre le plaisir des premières fois
- Ici, il y avait un club de salsa qui s’adonnait aussi à sa passion
Les inconvénients du dessin in situ nocturne
- Il fait noir : il y a des gens qui n’aiment pas ça
- peu de contraste,
- les couleurs du matériel sont difficiles à différencier,
- les nuances sont modifiées
- la précision et la netteté sont plus rares : notre vision du sujet est différente et celle du support aussi
- Inutile d’espérer réussir à voir l’humidité du papier en aquarelle
- On risque davantage de perdre ou oublier du matériel
- La fatigue ( en tout cas pour moi qui ne suis pas du soir ; je l’ai ressentie une bonne partie du lendemain)
De l’avantage de se déplacer à bicyclette
Si vous me lisez souvent ici, vous avez peut-être remarqué que je me déplace beaucoup à vélo (en ville). C’est pour moi synonyme de liberté et d’indépendance, mais en matière de croquis, cela me permet de passer rapidement d’un point à un autre tout en étant suffisamment proche du terrain pour repérer des coins sympas.
L’amoureux qui m’accompagne dans mes délire, à force de me voir dans le noir, m’a éclairée avec son phare de vélo (oui, à Bordeaux, c’est le genre d’accessoire amovible qu’on ne laisse pas sans surveillance, hélas : on prend ses lumières avec soi!)
Notes à moi-même : matériel spécifique pour sortie de nuit
- Phare +vélo ou bien lampe frontale ou encore spot+pied+rallonge
- Prendre un chiffon
- Papier coloré ( ou pas, hein : certains font ça très bien même à l’aquarelle !)
- Crayons de couleurs couvrants, opaques (Faber-Castell ici)
- Estompes
- Neocolor II de Caran d’Ache
- Stylogel blancs
- posca
- Sharpie
- Pinceau à réservoir
- Chiffon
- Pinces
Résultats au matin : gueule de bois ou pas?
Dessin 1 : la Porte Cailhau depuis la Bastide
Franchement pas séduite. Mis à part les couleurs des lumières et de leurs reflets, c’est trop net, les nuances mériteraient d’être rompues ou neutralisées. Le fondu du ciel est insatisfaisant (Prévoir des estompes) et le papier (paint-on de Clairefontaine)… trop noir!
Un bleu foncé me plairait davantage.
J’ai par ailleurs du papier bleu denim , du vert et du gris (voir dessin suivant).
Dessin 2 : la Place des Quinconces de nuit depuis la rive droite, analyse critique
Au premier coup d’œil, je préfère celui-ci. Le flou de la nuit y transparaît.
Les Neocolors II qui ont servi à l’essentiel du dessin, une fois mouillés au pinceau réservoir sont devenus suffisamment intenses.
Le papier (Canson graduate A5, 30 pages) ne gondole pas, même s’il ne réagit pas comme le papier aquarelle, notamment pour les fusions et dégradés)
La statue de la Liberté brisant ses chaînes en haut de la colonne du Monument aux Girondins m’a été suggérée par l’amoureux perfectionniste, et j’ai utilisé une tache pour la suggérer et la simplifier.
Pour la grande roue, attraction saisonnière locale (tiens, on doit aussi pouvoir peindre Bordeaux de là-haut !), j’avais fort heureusement glissé dans ma trousse un posca bleu (trop neutre, pas assez flou et trop épais). (Et un rose… pas utilisé)
Au grand jour, j’ai juste repris et à peine esquissé les fenêtres des façades des quais.
Conclusion
La prochaine fois :
- Prévoir de quoi m’éclairer
- Trouver un moyen de mieux fondre et dégrader les crayons de couleurs et les Neocolors II
- papier noir inutile : essayer un papier gouaché de différentes teintes?